Le Gruyère AOP de Didier Bovet : 10 ans au firmament !
Médaillé récidiviste : récompensé d’or en 2014, 2019 et cette année, Didier Bovet incarne la constance dans la qualité. Comme en 2019, son Gruyère AOP a obtenu la meilleure note finale du classement. Un doublé inédit dans l’histoire du concours.
« Aucun concours ne reconnaît d’aussi belle manière les efforts consentis pour l’excellence de notre produit! »
Didier Bovet, médaillé d’or et premier au classement de la Remise des Distinctions 2024
Didier Bovet a de quoi sourire : une fois encore, son Gruyère AOP s’est distingué lors des taxations, avec un total pondéré de 19,71 points. La recette ? Exigence, rigueur et travail acharné. Le fromager est d’autant plus satisfait que des fluctuations au sein de son équipe ont marqué ces 5 dernières années.
Concours avec C majuscule
Pour Didier Bovet, les distinctions de l’IPG reflètent un état d’esprit : « Aucun concours ne reconnaît d’aussi belle manière les efforts consentis, jour après jour, pour l’excellence de notre produit », relève-t-il. Malgré les honneurs, le succès n’est jamais acquis : « Je connais les dates de taxation chez Mifroma ; jusqu’à la réception du résultat, je suis toujours un peu tendu… », sourit-il.
Depuis ses débuts en tant que fromager indépendant à Villaranon (FR), Valérie, son épouse, assure la gestion de l’administration et la vente au magasin. Au fil des ans, la production a augmenté considérablement, entraînant d’inévitables répercussions sur son volume de travail à elle également. Elle se dit tout à la fois fière et heureuse d’ouvrir un nouveau chapitre de vie au printemps 2025, lorsqu’elle et son mari se retireront de la vie professionnelle. Quant à Jacques Goël, président de la société de fromagerie, il relève une collaboration d’exception : « Didier a toujours pris à cœur toutes les étapes de la production. Il s’implique pour la qualité de notre lait dans un esprit d’aide, en alliant les intérêts du produit avec ceux de notre bonne entente. Cette distinction vient également récompenser les investissements réalisés par notre société dans les infrastructures et les équipements de production de la fromagerie au cours des dernières années. » Fier, mais aussi taquin, Jacques Goël, enchaîne : « Didier, c’est un peu le Federer du Gruyère AOP, à la différence près qu’il saura s’arrêter au sommet ! ».
La filière a besoin d’unité
Didier Bovet se décrit comme « récalcitrant aux règles et aux contraintes », mais plus que jamais, il reconnaît l’urgence de rassembler les membres de l’IPG autour d’objectifs communs. « En fin de compte, le plus grand défi de la filière sera de maintenir son unité dans une société de plus en plus individualiste », analyse-t-il. Et de rappeler que l’artisanat fromager ne requiert pas que du savoir-faire, mais exige aussi un vrai choix de vie. Tout en déplorant la diminution du nombre de personnes compétentes et motivées sur la durée, il ne tergiverse pas sur la qualité : « Faire cavalier seul pour vendre moins cher, c’est accepter de niveler par le bas. Nous devons l’éviter en restant solidaires. Et surtout ne pas oublier : en près de 30 ans, le résultat principal dont nous bénéficions tous est une augmentation des quantités et des prix. Nous devons rester soudés pour œuvrer à l’excellence et à la reconnaissance du Gruyère AOP. », conclut-il.
En chiffres :
- Production annuelle de Gruyère AOP : 239 tonnes, environ 6 700 meules
- 10 producteurs de lait
- 4 employés
- Capacité en cave : 4 300 meules